Mobilisation citoyenne réussie

L'article de Ouest France :
jeudi 5 janvier 2006
La mobilisation grandit pour les Akzamov
La famille du Kirghizistan est menacée d'expulsion

La fanfare Jo Bitume a animé la manifestation de soutien qui s'est déplacée de la place Saint-Éloi aux grilles de la préfecture, avec un cortège de 150 personnes. Environ 150 personnes étaient réunies hier à Angers pour témoigner leur soutien à Ramil et Kseniya Akzamov et leurs enfants, toujours menacés d'expulsion. Des parents d'élèves de l'école où sont scolarisés les Raphaël et Raoul Akzamov proposent d'embaucher Kseniya.
Hier soir, Raphaël, Raoul et Limar sont restés au chaud. Mais leurs parents, Ramil et Kseniya Akzamov, étaient « sur le pont » pour la manifestation de soutien organisée en leur honneur, à Angers. Pour mémoire, Ramil a échappé de justesse à l'expulsion vers son pays d'origine... le jour de Noël (lire « O.-F. » du 26 décembre). Depuis, il est revenu à Angers, mais il est toujours visé par un arrêté de reconduite à la frontière.

Le collectif créé par des parents d'élèves de l'école où sont scolarisés Raphaël et Raoul, a reçu le soutien de nombreuses organisations dont le Réseau d'éducation sans frontières (Resf), Sud PTT, la FSU, la FCPE, etc. Une pétition a recueilli 1 500 signatures.

Les mêmes parents d'élèves, reçus cette semaine à la préfecture, ont déposé une copie d'un journal kirghize où Ramil fait l'objet d'un avis de recherche et une promesse d'embauche de Kseniya Akzamov. « A raison de 31 heures par semaine, nous l'emploierions pour des cours de russe, du ménage, etc. même si cela ne correspond pas à ses qualifications. On travaille maintenant à une promesse d'embauche pour son mari », détaille cette mère de famille qui s'inscrit toujours « dans une logique de dialogue » avec la préfecture. « Qu'est ce qu'elle attend pour régulariser la famille Akzamov ? »

La préfecture, elle, se retranche derrière les décisions de justice, toutes défavorables à la famille kirghize.

Ce qui ne décourage pas le collectif : « On continue à se mobiliser ».

L.B.

Un autre article du Courrier de l'Ouest :



Voici une dépêche de l'AFP :
ANGERS, 4 jan 2006 (AFP) - 22h33
150 personnes manifestent à Angers contre l'expulsion d'une famille kirghize

Près de 150 personnes se sont rassemblées mercredi soir devant la préfecture du Maine-et-Loire à Angers, pour demander la régularisation d'une famille originaire du Kirghizstan sous le coup d'une procédure de reconduite aux frontières. Arrivés en France en 2001 après avoir fui leur pays, Ksenya et Ramil Aksamov, 26 et 27 ans, et leurs trois enfants, Raphaël, 4 ans, Raoul, 3 ans, et Limar, 2 ans, ont vu tous leurs recours et demandes de régularisation rejetés en dépit des menaces dont ils affirment faire l'objet au Kirghizstan. Ces menaces seraient liées au meurtre d'un ami de Ramil Aksamov dont celui-ci a été le témoin. Il affirme avoir compris, après avoir porté plainte, que les agresseurs, des membres d'une milice locale, bénéficiaient de la protection des autorités. Mais cette version n'a pas convaincu le préfet de Maine-et-Loire. S'appuyant sur les rejets de l'Office français de protection des réfugiés (Ofpra) et leur validation par les tribunaux administratifs, il a rappelé récemment le caractère "exécutoire" de la décision de reconduite aux frontières. Mobilisés depuis un mois et soutenus par des élus et des associations, les parents d'élèves de l'école Victor-Hugo, où sont scolarisés deux des enfants du couple, estiment que "ni la sécurité, ni l'avenir des enfants, tous nés en France, ne sont appréciés ".